lalaland « A place where we can play whatever we want »
- Valentin
- 6 janv. 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 janv. 2021

Mia rêve de devenir une actrice, Sebastian d’ouvrir son propre club de Jazz mais tous deux sont loin de la vie de rêve à laquelle ils aspirent. Mais leur brève rencontre dans un embouteillage débouchera sur une relation amoureuse et passionnelle.
La la land c’est l’histoire d’une relation. C’est l’histoire d’une rupture qui ne signifie pas la haine mais un nouveau départ pour le meilleur. Tout cela sur fond de musique jazz et au sein de la « City of Stars » qu’est Los Angeles.
Damien Chazelle et son ami Justin Hurwitz redonnent un nouveau souffle au genre de la comédie musicale auréolé de six Oscars, dont meilleur réalisateur et meilleure musique de film, et de sept Golden Globes. Tous deux passionnés de Jazz, les deux étudiants se rencontrent lors de leur cursus à Harvard et partagent leur intérêt pour les comédies musicales françaises de Jacques Demy notamment Les Parapluies de Cherbourg et les Demoiselles de Rochefort. Damien Chazelle qui rêvait d’une carrière de batteur lors de ses années lycée se tournent rapidement vers le cinéma se rendant compte qu’il ne possède pas le talent nécessaire pour devenir un grand musicien. Il réalise ainsi, en parallèle de ses études, son premier long-métrage Guy and Madeline on a Park Bench dont la musique est composée par son ami Justin Hurwitz qui composera la musique de tous ces futurs films et particulièrement celle de La La Land.
L’utopie où les rêves deviennent réalité
La Bande originale de Justin Hurwitz contribue pour beaucoup quant à la réussite de l’œuvre. Sa musique est entêtante, enchanteresse, parfois joyeuse parfois triste et mélancolique. Sa composition reste dans les esprits à l’image du plan-séquence d’introduction sur la musique Another Day of Sun où au sein d’un embouteillage sur l’autoroute de Los Angeles des dizaines de danseurs et des centaines de figurants s’agitent autour des voitures. Il s’en dégage une virtuosité mais aussi et surtout l’identité de la métropole californienne entre magie et impression de surplace. En fait, Damien Chazelle raconte la quête de cette ville mais aussi quel sacrifice cela engendre.
La La Land est un pastiche subtil des comédies musicales hollywoodiennes mais il y insémine des références aux œuvre de Jacques Demy, de Gene Kelly ou de Fred Astaire et cela se voit notamment dans les chorégraphies de A Lolvely Night ou dans les robes des amis de Mia aux couleurs très significatives dans Someone in the Crowd.
Le long-métrage met en exergue l’idée de se relever après un échec et l’ambition des jeunes qui abandonnent tout pour se lancer à Hollywood « Sans le sou / Nous avons sauté dans un bus, et sommes venus ici ». Mais le retour à la réalité est souvent difficile. C’est Mia qui s’en rend compte un peu chaque jour avec ses nombreuses auditions ratées, ses soirées où, pousser par ses amies, elle espère rencontrer la personne dans la foule qui la fera décoller. Mais la désillusion s’installe en témoigne le plan sur le panneau indiquant que la voiture de Mia a été emmenée par la fourrière, le quotidien la rattrape. Néanmoins, alors qu’elle déambule seule dans la rue le Thème de Mia & Sebastian se fait entendre derrière un mur orné d’une fresque représentant un publique au cinéma. Cette musique au piano annonce ainsi le nouveau départ de nos deux personnages commençant par leur rencontre puis une danse devant un panorama de Los Angeles. Mais une nouvelle fois, leur moment hors du temps est rattrapé par la réalité symbolisée par la sonnerie de l’Iphone de Mia qui lui rappelle une obligation.
City of Stars, are you shining just for me ?
Mais est-ce que le rêve de chacun n’éloigne pas les personnages les uns des autres ?
Ils étaient déjà éloignés l’un de l’autre : Sebastian affirmant que Mia n’est pas son style dans A Lovely Night et Mia ne comprenant pas la passion de Sebastian pour le jazz. Il parviendra à lui faire changer d’avis et à la faire entrer dans son univers notamment après un passage dans un club, The Lighthouse café, le phare qui les a guidés l’un vers l’autre. Ainsi, atteindre cette utopie qu’est La La Land demande des sacrifices. Mia a d’ailleurs tout donné au point qu’elle hésite un moment à abandonner et à retourner chez elle, la cité des étoiles n’ayant pas assez brillé pour elle. Mais c’est Sebastian qui réalimentera son rêve et lui rappellera que tout est possible dans cette utopie.
Cependant, Mia et Sebastian finiront par se séparer ; elle deviendra l’actrice dont elle a toujours rêvé et il ouvrira le club qui l’obsédait. Leur dernier échange de regard peu après la musique de l’Epilogue est très symbolique ; est-ce que ça en valait la peine ? Il montre une tristesse, une mélancolie, une amertume que le rêve ne soit finalement que cela. Ils s’aiment encore, la musique fait écho à tous leurs moments partagés de leur rencontre officiel dans un restaurant, à leur discussion dans un club ou tout simplement à leur quotidien ensemble. La séquence construit également une histoire alternative, elle imagine Mia et Sebastian ensemble ayant un enfant au milieu de leurs passions respectives. Mais est-ce le fantasme des personnages ou des regrets ?
Cette fin est heureuse. Les deux personnages se quittent en sachant pertinemment qu’ils sont en paix, qu’ils ont accomplis leur rêve et qu’ils ont trouvé le bonheur malgré qu’ils ne soient plus ensemble. Ils ont découvert leur épanouissement ailleurs.
Pour tous les deux, la ville des étoiles a brillé et ils ont réussi à atteindre La La Land en suivant chacun leur propre voie.
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